Abbaye de Pontigny

La seconde fille de Cîteaux a vu le jour, en mai 1114, dans la vallée du Serein, sur une terre mise à la disposition du petit groupe de moines venus de Cîtreaux.
Le premier abbé fut Hugues de Vitry encore appelé Hugues de Mâcon, ami de saint Bernard, entré avec lui en noviciat à Cîteaux, au printemps 1113. Il deviendra évêque d’Auxerre, en 1137.

Des premiers bâtiments, sans doute en bois pour la plupart d’entre eux, il ne reste pratiquement rien. Les travaux d’édification de l’ensemble monastique dont il demeure aujourd’hui l’abbatiale, ont été entrepris à partir de 1130, grâce à la générosité du comte de Champagne, Thibaut IV de Blois. L’abbatiale, la plus grande église cistercienne de France, qui nous soit restée, a bénéficié des innovations issues de l’introduction du style gothique, avec sa voûte à croisée d’ogives et les arcs-boutants aménagés sur ses flancs. Son chevet plat d’origine, conforme à la tradition bernardine, a été remplacé à la fin du XIIème siècle par une abside polygonale avec déambulatoire et chapelles rayonnantes.

Les murs de l’abbaye ont abrité autrefois des personnages importants et quelques-uns d’entre eux ont été inhumés dans l’abbatiale.

Adèle, fille de Thibaut II de champagne (Thibaut IV de Blois) épousa le roi de France Louis VII le jeune en 1160. De ce mariage est né le futur roi de France, Philippe-Auguste. La Reine Adèle obtint en 1204, du pape Innocent III, l’autorisation d’être inhumée à Pontigny. Elle séjourna plusieurs jours à l’intérieur de l’enclos en compagnie de plusieurs de ses dames de compagnie. Cette situation amena le chapitre général à sanctionner durement l’abbé pour avoir enfreint l’interdiction d’accès des femmes à l’intérieur de l’abbaye. Décédée en juin 1206 elle sera malgré tout inhumée dans l’abbatiale de Pontigny.
Trois archevêques anglais de Canterbury trouvèrent refuge à Pontigny. Le plus connu fut Thomas Becket, qui y séjourna de 1164 à 1166, à la suite d’un conflit l’opposant au roi d’Angleterre, Henri II Plantagenêt. Etienne Langton lui succéda de 1208 à 1213. Enfin, saint Edme d’Abington, arrivé au monastère en 1240, atteint de maladie, il en sort très rapidement et meurt au prieuré de Soisy, près de Provins le 16 novembre 1240. Il sera inhumé dans l’abbatiale. Sa sépulture donna lieu à de nombreux miracles. Saint-Edme fut canonisé par le pape Innocent IV, le 16 décembre 1246.

A la Révolution, l’enclos fut vendu comme bien national à un particulier à l’exception de l’abbatiale qui a été réservée à l’usage de la commune. Il passa ensuite en diverses mains. En 1843, l’abbaye abrita une petite communauté de prêtres placés sous l’autorité de Jean Baptiste Muard, qui fut le fondateur de la congrégation de Saint-Edme et de l’abbaye bénédictine de la Pierre-qui-Vire. Après diverses cessions, l’abbaye devint le lieu de rencontre entre 1910 et 1939, d’écrivains comme André Gide ou André Maurois dans le cadre des Décades de Pontigny. La congrégation de Saint-Edme reprit possession des lieux en 1947, pour quelques années. La mission de France lui succéda en 1954. Entre 1968 et 2006, les bâtiments accueillirent un centre de formation de l’ADAPT
Depuis 2003, l’abbaye est la propriété de la Région Bourgogne (aujourd’hui Bourgogne-Franche-Comté).

Horaires :
Hiver : Boutique et domaine : du 1er novembre au 31 mars : 9 h 30 à 13 h et 13 h 30 à 16 h. Fermeture lundi et mardi en hiver.
Été : Boutique ; du 1er avril au 31 octobre : 10 h à 13 h et 14 h à 18 h. (Fermée lundi et mardi). Domaine ouvert du mercredi au dimanche en avril et tous les jours de mai à octobre de 9 h à 17 h 45.
Abbatiale : 9 h à 19 h tous les jours.
Contact : Association les Amis de Pontigny, 5 avenue de l’abbaye, 89230 Pontigny Tél : 03 86 47 54 99 – Courriel : accueil@abbayedepontigny.com