Deuxième fille de Clairvaux (après Troisfontaines), fondée en 1119 par une petite colonie venue de la grande abbaye champenoise, c’est dans la forêt de Chastelun que vinrent s’installer, les douze moines conduits par Geoffroy de la Roche-Vanneau, cousin issu de germain de saint Bernard.
Cette implantation initiale eut lieu à quelques centaines de mètres au nord de l’emplacement actuel de l’abbaye, à proximité de l’étang Saint-Bernard. Il y avait là un ermitage occupé par un religieux du nom de Martin. Les lieux provenaient d’une donation par Guy de Chatel-Censoir, abbé de Molesme, successeur de saint Robert, consentie avec l’accord de son chapitre, à l’évêque d’Autun. Etienne de Bagé, le 15 août 1116, qui les transmit aussitôt en vue de la fondation. D’autres biens provenant de Raynard de Montbard, oncle de saint Bernard dans la ligne maternelle virent s’ajouter au noyau primitif. Précisons que Fontenay était située dans le diocèse d’Autun.
Le lieu initial d’implantation ne convenant pas, le transfert de l’abbaye fut décidé et entrepris dès 1130 sur le site actuel de l’abbaye. Ce type de transfert était courant dans les abbayes cisterciennes. On peut, à cet égard, citer l’abbaye de Cîteaux, primitivement installée en 1098 à la Forgeotte, transférée en son lieu actuel peu de temps après. Ce fut le cas également pour l’abbaye de Clairvaux, reconstruite en 1135, un peu plus bas vers l’Aube.
Le nouvel ensemble tel qu’il existe encore aujourd’hui a sans doute été conçu par Geoffroy de la Roche-Vanneau, le premier abbé mais sa réalisation a été effectuée par son successeur en 1126, Guillaume de Spiriaco.
L’abbaye connaîtra son apogée au XIIème siècle et dans la première moitié du XIIIème siècle. C’est durant cette période que va se constituer l’essentiel de son temporel, principalement sous forme de donations consenties par les féodaux locaux et régionaux. L’importance de ce patrimoine sera telle qu’on dira de Fontenay : « Que partout où le vent vente, Fontenay a rente ». L’abbaye a possédé dans le Châtillonnais, la grange d’Esmorot sur le territoire de Fontaine-en-Duesmois, la seigneurie d’Etormay et la grange de Bergerosse sur le territoire de Poiseul-la-Grange dans le sud de la Montagne Châtillonnaise.
Au cours des XIVème et XVème siècles, l’abbaye subit les saccages causés par la Guerre de Cent Ans, les routiers et les écorcheurs, ce qui l’amena à solliciter et obtenir de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, l’autorisation pour se protéger d’édifier un mur d’enceinte. Elle retrouva un temps la prospérité qui fut interrompue par les guerres de religion durant la seconde moitié du XVIème siècle.
Le funeste régime de la commende mis en place à Fontenay en 1547, va parachever la décadence, surtout morale, de l’abbaye. Le premier abbé commendataire fut Claude de Longvic, cardinal de Givry. Celui qu’on appelait à Rome « Le saint cardinal » cumulait les offices. évêque de Langres, il était administrateur des évêchés de Périgueux, de Poitiers et d’Amiens. Il était, de plus, abbé commendataire de Pothières, de Bèze, de Saint Etienne de Dijon, de Saint Bénigne, de Longuay, pour ne citer que ces abbayes. Autant dire qu’il ne mit pas souvent les pieds à Fontenay durant le temps où il fut commendataire. Il était représenté sur place par une sorte de procureur chargé de recouvrer les revenus qui lui étaient destinés.
Le 12 avril 1791, l’ensemble monastique comprenant les bâtiments, l’abbatiale, parterres, jardins, vergers moulin, étangs, terres (111 journaux), prés (45 soitures), bois et autres dépendances, fut vendu comme bien national, à Claude Hugot, au prix de 78000 livres.
L’ensemble architectural de Fontenay parvenu jusqu’à nous presqu’intact a été classé patrimoine mondial de l’humanité, en 1981, par l’UNESCO.
Horaires des visites libres :
Du 1er avril 2018 au 1er novembre 2018 : de 10 heures à 18 heures
Du 2 novembre 2018 au 31 décembre 2018 : de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 17 heures.
Abbaye de Fontenay
21500 MONTBARD
Tél 03 80 92 15 00
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- Le cloître, du XIIème siècle a probablement été l’un des premiers à mettre en oeuvre le plan bernardin. L’aile nord était occupée par l’abbatiale. Celle orientale comprenait au rez-de-chaussée, la salle du chapitre, le parloir et le scriptorium. Le dortoir des moines occupait l’étage. La galerie sud donnait accès au chauffoir, au réfectoire des moines (le réfectoire édifié au XIIIème siècle perpendiculairement à l’axe de l’aile et la cuisine ont disparu). L’aile occidentale réservée aux frères convers a été démolie. On y a édifié à son emplacement le logis des abbés commendataires.
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- La galerie nord du cloître
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- La salle du chapitre (XIIème), où se réunissait chaque jour la communauté des moines. L’abbé faisait lecture quotidiennement d’un chapitre de la Règle de saint Benoît, d’où le nom donné à l’emplacement. Les lieux ont été réaménagés dans la seconde moitié du XVème siècle suite aux dommages causés par la guerre de Cent ans. Les travaux se sont traduits notamment par l’aménagement d’une voûte à croisées d’ogives de style gothique
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- De style roman, l’abbatiale a été édifiée très rapidement, entre 1139 et 1147, au temps du second abbé, Guillaume de Spiriaco. Elle a été consacrée par le pape Eugène III le 21 septembre 1147, ancien moine de Clairvaux. Deux grands absents à cette dédicace : Ebrard de Norwich, évêque anglais venu se réfugier à Fontenay, décédé en octobre 1146, qui finança en partie les travaux et Geoffroy de la Roche-Vanneau, premier abbé de Fontenay devenu évêque de Langres qui participait à la seconde croisade en compagnie du roi Louis VII le jeune.
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- Le dortoir des moines qui occupe le niveau supérieur de l’aile orientale du cloître a été incendié et reconstruit dans la seconde moitié du XVème siècle par les soins de l’abbé Jean Frouard de Courcelles-Grignon. On remarque la très belle charpente.
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- La forge (XIIème siècle) située à l’intérieur même de l’enclos, est l’un des rares bâtiments industriels cisterciens subsistants et témoigne de l’importance de l’activité sidérurgique de Fontenay.