C’est dans un vallon étroit sur l’Aube, à peu de distance de sa source, au milieu d’immenses forêts, que fut créée à « Campele » l’abbaye qui portera le nom d’Auberive du fait de sa situation géographique, dans le courant de l’année 1135. C’est de Clairvaux que sont issus les douze moines venus fonder la 24ème fille de la grande abbaye champenoise, sous la direction de leur premier abbé, Raimbault.
La charte de fondation n’a pas été retrouvée, mais une pancarte délivrée par l’évêque de Langres, Villain d’Aigremont, un oncle par alliance de saint Bernard, en 1136, confirme les premières donations.
Les premières libéralités viendront de l’évêque de Langres qui donnera à la nouvelle fondation, terres, bois et dîmes sur Campele, La Salle, Quincé et sur bien d’autres lieux, ainsi que divers droits d’usage dans l’étendue du domaine épiscopal. De puissants seigneurs emboîteront le pas, comme Renaud II de Grancey. Une cinquantaine d’autres donations viendront ensuite compléter le temporel de la nouvelle maison.
En 1141, les moines du Val-Serveux de l’ordre de saint-Augustin, qui avaient bénéficié des largesses de Renaud de Grancey, avec la donation du village de Colmier-le-Haut en 1126, demandèrent à être rattachés à Auberive.
Au XVIIIème siècle l’abbaye sera presqu’entièrement reconstruite et les travaux seront financés par le produit de la vente de la coupe de 1700 hectares de bois sur les 5000 que possédait l’abbaye.
En 1789, les biens qui composent le temporel de l’abbaye, seront mis à la disposition de la nation comme tous les biens ecclésiastiques et vendus comme biens nationaux à l’exception des bois. Les bâtiments conventuels seront acquis par Abel Caroillon de Vandeuil, gendre de Diderot, qui installera dans les lieux une filature de coton. En 1825, l’abbaye est revendue à Bordet, maître de forge. L’État s’en rend acquéreur, le 18 octobre 1856, pour en faire une maison centrale pour femmes. Elle abritera pendant un temps, Louise Michel, militante anarchiste et grande figure de la Commune de Paris.
De 1885 à 1924, l’abbaye deviendra successivement une colonie industrielle pour délinquantes mineures puis une colonie agricole.
Vendue en 1926, l’abbaye retrouve durant 33 ans, jusqu’en 1960, une vie monastique, en abritant la communauté des Frères et Sœurs de Saint-Jean puis des moines bénédictins et enfin des cisterciens.
En 1960, l’entreprise Solvay s’en rendra acquéreur, et qui en fera une colonie de vacances de son comité d’entreprise.
Classée monument historique depuis 1956, elle appartient aujourd’hui à un particulier.
L’abbaye est accessible au public. Pour les visites, s’adresser :
Office de Tourisme d’Arc-en-Barrois. Tél : 03 25 02 52 17.